Ce n'est pas une contemplation que je vous propose, non, c'est plutôt une observation. Une faune incroyable est tapie sur la plage, silencieuse, elle regarde chaque dimanche, les promeneurs se promener.
Posée en Camargue, entre Avignon et les Saintes Marie, elle pourrait se situer n'importe où. Sur toutes les plages du monde…
Que nous dit-elle ? Que nous sommes pressés, trop pressés, compressés, oppressés, même le dimanche.
Aux pas de charge, les familles, les amis, les couples avec chiens, avec ou sans enfants, les femmes seules, les hommes solitaires ne flânent pas, ils marchent !
Quand on marche, on pense, mais quand marche, on n'observe pas toujours.Pourtant marcher, ce n'est pas courir mais pourtant marcher, ce n'est non plus s'arrêter.
Seuls, certains enfants s'arrêtent. Au détour d'un jeu, d'une course folle, ils perçoivent l'animal derrière le tronc, le bout de bois, dans les branches ou entre les coquillages.
"Oh, on dirait un croco !"
"Pfffff n'importe quoi, avance !"
Pourtant, oui, il y a bien un croco, un mérou, une autruche, une panthère, un rhino blanc et de loups et des caïmans qui eux nous observent...impassibles
Je vous invite à vous arrêter, à prendre le temps, à regarder précisément, naturellement.
Je vous invite à imaginer, à vous déplacer, à tourner autour, à vous abaisser, à vous allonger, à faire un écran avec vos doigts pour mieux apercevoir, percevoir et entrevoir.
Je vous invite à partager mon bréviaire et mes rêveries de promeneur solitaire.
Je vous invite à une pause, je vous invite à aller à contre courant, et à retrouver votre âme d'enfant.
Paréidolie : Le cerveau structure son environnement en permanence, quitte à transformer les informations fournies par la rétine en objets connus. La paréidolie exprime la tendance du cerveau à créer du sens par l'assimilation de formes aléatoires à des formes référencées. Le siège cérébral de la fonction permettant d’identifier des formes, extrêmement importante pour la socialisation et le développement de l’espèce, se situe dans le lobe temporal.
Paul Klee : L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible.
Les morceaux de bois, n’ont été ni taillés, ni sculptés ou coloriés, mais simplement mis en scène et travaillés en colorimétrie (luminosité, saturation, contraste...)